P'tit bouseux

La commune de Sédeilles n'existe plus depuis le 1 er juillet 2006. La fusion avec Rossens et Villarzel ‑ la nouvelle entité porte ce dernier nom ‑ a mis fin à une autonomie que l'indépendance vaudoise de 1798 avait manifestement stimulée. Ainsi tourne la roue de l'histoire. Mais si Sédeilles n'apparaît plus dans les documents officiels, le village demeure. Et il reste bien présent, bien vivant, dans le cœur et l'esprit de ceux qui y sont nés, y ont vécu leur enfance, leur adolescence ou une partie de leur vie d'homme. Chacun y aura eu son histoire familiale propre, mais tous auront baigné dans la même « civilisation », celle dont Roger décrit si bien le caractère agreste aujourd'hui révolu. Oui, nous avons connu l'époque où le rythme des travaux était dicté par le pas des chevaux et le bruit de leurs sabots. Celle où le téléphone était une rareté et où l'on n'imaginait même pas ce que pouvait être la télévision. Celle des couturières à domicile, des colporteurs de tous poils. Un autre monde, dont ce livre est un précieux témoignage. Comme Roger, j'ai encore de la terre de mon village à mes souliers. Ce qui m'en reste de plus précieux peut-être, se sont les amitiés qui s'y sont nouées, indéfectibles, miraculeusement préservées en dépit de nos « exils » respectifs. Sédeilles reste l'un de nos ports d'attache.

Epuisé